La maintenance industrielle est désormais digitale

Opérateur terrain

1. Les objectifs de la maintenance industrielle

La maintenance industrielle a pour objectif de s’assurer du bon fonctionnement des outils de production.

Née dans les années 1970, la maintenance industrielle est stratégique pour les entreprises. Aujourd’hui, la maintenance industrielle est remise en question par les nouvelles technologies et les solutions digitales. Face à une intensification de la concurrence, les entreprises doivent s’efforcer d’être agiles, compétitives et toujours plus innovantes.

Afin de fiabiliser leur production, développer des processus de maintenance industrielle modernes et prédictifs se révèle indispensable. Avoir une maintenance industrielle efficace permet de d’offrir la qualité de service souhaitée par des clients de plus en plus exigeants.

2. Une maintenance industrielle efficace, pour optimiser sa production

Pour être compétitif, il ne suffit plus de réparer dans les meilleurs délais ses outils de production, d’autant plus que les opérations d’urgence peuvent rapidement devenir très coûteuses. Prévoir les pannes avant qu’elles ne se produisent est le véritable objectif d’une maintenance industrielle efficace.

Aussi derrière le terme de maintenance industrielle se cachent toutes les actions techniques, administratives mais aussi managériales effectuées au cours du cycle de vie d’un bien afin de le maintenir opérationnel. Prévoir le maximum d’interventions possibles permet de développer des marges organisationnelles permettant d’optimiser à la fois la production et les machines.

Face à la complexification des outils de production et au fractionnement des chaînes globales de valeur, la maintenance industrielle est en constante évolution. Elle n’échappe pas non plus aux processus de digitalisation qui permettent d’affronter ces nouveaux enjeux, et ainsi de gagner en souplesse, flexibilité et réactivit

Aujourd’hui, on ne saurait appréhender la maintenance industrielle sans son versant digital. Un simple cahier posé à côté d’une machine ne répond plus aux nouveaux besoins de suivi contemporains, une telle vision des choses est obsolète.

Le numérique a redéfini la notion de distance entre un équipement et l’instance de décision d’une éventuelle intervention, mais aussi celle de la temporalité, en renforçant l’instantanéité des actions. L’industrie est d’ailleurs l’un des tous premiers secteurs à tirer profit des processus de digitalisation selon les données d’AT Kearney.

Figure 1 Big data et objets connectés : une opportunité pour la France. Étude ATKearney

La digitalisation de la maintenance industrielle est ainsi désormais rendue absolument nécessaire par les nouvelles habitudes de consommation, l’évolution des compétences numériques au sein des milieux professionnels, ou l’accélération (et à grande vitesse) des progrès technologiques.

De nouvelles logiques d’accroissement de la performance sont également venues se greffer à ces problématiques ; aussi digitaliser les services de production, de commercialisation et l’ensemble des processus en entreprises, et en premier lieu la maintenance industrielle, s’impose désormais comme une évidence. Repousser un tel chantier n’est plus envisageable.

La nouvelle maintenance industrielle digitale tient un des premiers rôles dans le cadre de la recherche de performance globale des entreprises. Elle offre en effet des gains conséquents en termes de rentabilité, de productivité mais aussi de sécurité.

Par ailleurs, elle permet de décloisonner les services des entreprises d’une certaine taille, en facilitant l’accès à l’information et la mobilité des collaborateurs. Ainsi, grâce à la digitalisation des processus de maintenance, tant la maintenance préventive, que la maintenance corrective (destinée à proposer une réponse rapide à une panne imprévue afin d’exploiter le plus normalement possible un outil) sont améliorées via la multiplication des outils mobiles.

3. L’instantanéisation et l’automatisation des process et des décisions au sein de la maintenance industrielle

Le premier enjeu clef de la digitalisation de la maintenance industrielle réside dans l’instantanéité des données. La maintenance industrielle digitale repose en effet sur la collecte automatique des données sur les divers équipements et outils.

Ces données sont ensuite diffusées en temps réel, permettant des gains de temps tangibles, auprès des acteurs concernés (opérateurs, techniciens, responsables de la production …). Les avantages d’une telle instantanéité se comprennent aisément : gains en réactivité et en productivité à la clef. Un défaut détecté par le système de supervision peut donner ainsi lieu automatiquement à la saisie d’une demande d’intervention auprès d’un technicien.

La digitalisation de la maintenance industrielle renforce l’efficacité de la fonction maintenance, et impacte les autres secteurs et services de l’entreprise. La résolution rapide d’une panne ou d’un défaut par le service maintenance, permet par exemple au service gérant la production de conserver des taux d’utilisation des équipements élevés. Afin de garantir une efficacité optimale pour la maintenance industrielle digitalisée, il convient de recueillir le maximum de données.

La massification des données recueillies est la clef du traitement automatisé de ces-dernières. Cela permet de constituer des archives, de repérer des situations analogues (pic de production par exemple), et de voir quelles solutions y ont été apportées, et si celles-ci ont montré leur efficacité.

La contextualisation des données et leurs croisements sont ainsi essentiels pour le déclenchement des opérations de maintenance prédictive nécessaire. Cela redéfinit par ailleurs les conditions d’intervention, plutôt que de programmer de manière rigide une intervention de manière régulière (tous les six mois, ou tous les deux ans), celles-ci peuvent être programmées de manière intelligente grâce aux niveaux de données collectées, et les demandes d’interventions nécessaires, émises automatiquement en conséquence.

En outre, le digital offre la possibilité de disposer d’outils dynamiques permettant de s’adapter à différents profils d’utilisateurs, à travers des tableaux de bord, des rapports ou de nombreux types d’indicateurs.

Une telle souplesse permet à une entreprise de gagner en agilité. Tous les collaborateurs peuvent en tirer parti, grâce à l’interactivité et l’instantanéité des outils mis en place, et ce en fonction de leurs propres souhaits, grâce aux importantes marges de personnalisation permises par le digital.

Par tous ces moyens, les entreprises peuvent facilement mettre en perspective des informations, et construire des stratégies et des politiques adaptées à leurs projets et au service de leurs ambitions. Le processus de réflexion interne aux entreprises s’en outre facilité et accéléré.

Les questions de coûts sont toujours présentes. Optimiser ses outils nécessite des investissements. La digitalisation de la maintenance industrielle reste cependant accessible, tant humainement (simplicité de mise en œuvre et d’utilisation) que financièrement, et c’est sans doute ce qui fait son succès.

En effet, plus une technologie est perçue comme simple, plus facilement elle sera adoptée par une équipe. Par ses capacités de mises en relation, la digitalisation des politiques de maintenance est un progrès pour l’ensemble des collaborateurs d’une entreprise. Par ailleurs, une telle transformation digitale passe par des capteurs et une série d’applicatifs (dont un certain nombre d’applications mobiles) particulièrement ergonomiques et bien pensées.

Aussi, cela n’implique pas nécessairement le remplacement complet du parc informatique d’une entreprise, mais un équipement adapté. Les capacités de réutilisation des équipements existants constituent une autre force de la maintenance industrielle digitale.

De nombreux opérateurs sont déjà dotés de smartphones, il s’agit dès lors d’installer sur ces terminaux des applicatifs dédiés et adaptés aux besoins des techniciens. Ermeo propose ainsi de créer des documents techniques dynamiques, et de les rendre accessibles aux techniciens sur le terrain au moment opportun, au sein d’une application mobile ergonomique et pensée pour les techniciens.

4. Le digital au service de l’humain

En outre, ces processus de digitalisation sont extrêmement agiles et participatifs, favorisant la coopération, la mise en relations, et le partage d’informations. Cela enrichit les réflexions, et permet de tirer profit des spécialités et des compétences de chacun.
La digitalisation apparaît dès lors comme un des fondements du management participatif, en contribuant à son échelle, à la mutualisation des informations, et ce à tous les niveaux d’une entreprise, y compris d’une entreprise multi-sites.

Grâce au digital, chaque acteur peut disposer en temps réel, et automatiquement, de données pertinentes et ciblées permettant de faciliter et fiabiliser son travail quotidien, tout en gagnant en efficacité, en se débarrassant des tâches les importantes, et dénuées de valeurs ajoutée, comme la simple mesure de données.

La maintenance industrielle digitale contribue de manière directe à l’amélioration de l’agilité d’une entreprise, lui permettant ainsi d’aller toujours plus loin, en gagnant en efficacité et en compétitivité. Le digital devient le partenaire à tout moment des différents acteurs de la maintenance, en leur donnant les moyens d’agir, en étant plus réactifs et mieux informés, tout en sollicitant davantage leurs compétences d’analyse mais aussi leur mobilité.

Et l’internet industriel, ce sont les entreprises qui en parlent le mieux. SNCF est ainsi en train de déployer des capteurs le long des 50 000 kilomètres de voies ferrées du réseau national, ainsi que dans des 40 000 centres techniques, 2200 systèmes d’aiguillages et dans l’ensemble des gares et des rames du réseau.

L’internet industriel permet ainsi d’améliorer le service rendu au client en réduisant les pannes, les délais d’intervention, les retards, tout en améliorant la compétitivité du train vis à vis des autres modes de transports. Grâce à la digitalisation de ses processus de maintenance industrielle, SNCF peut réaliser jusqu’à 30% d’économies sur ses activités de maintenance. L’Internet of Things (IoT) industriel devient incontournable, et ses prévisions de croissance sont fulgurantes (cf. graphique, données : International Data Corporation).

Figure 2 Big data et objets connectés : une opportunité pour la France. Étude ATKearney

Les capteurs intelligents reviennent ainsi presque dix fois moins cher qu’un système de maintenance prédictive classique. Plus qu’une rationalisation de la maintenance industrielle, le digital ouvre le champ des possibles, comme en témoignent les solutions d’Ermeo.

Camille de WAELE Content & Communication Manager Camille de Waele - Content Manager